J16 | đđ„đđđ đšđđ§đđ đđđđđđđĄđđ - đđ„đđŠđ§ | « Se rendre compte de la valeur des choses »
A lâapproche du franchissement du Cap de Bonne EspĂ©rance, Anthony Marchand laisse transparaĂźtre son enthousiasme et la chance incroyable quâil a dâĂȘtre lĂ , en solitaire, en course. Alors quâil a franchi le mĂ©ridien de Greenwich aux environs de 8h30 ce lundi et entame son 16e jour de course dans le cadre de lâArkea Ultime Challenge â Brest, Anthony Marchand se prĂ©pare donc Ă franchir le cap de Bonne EspĂ©rance demain mardi en milieu dâaprĂšs-midi, puis Ă faire son entrĂ©e dans lâocĂ©an Indien quelques heures plus tard. En attendant, Ă bord dâActual Ultim 3, il cavale Ă 30 nĆuds de moyenne dans un Ă©troit couloir de vent entre lâanticyclone de Sainte-HĂ©lĂšne et la zone dâexclusion Antarctique, au coude Ă coude avec Armel Le ClĂ©ach, et ne lĂąche rien, ainsi quâil lâa confiĂ© en milieu de matinĂ©e Ă son Ă©quipe.
« Le vent demeure assez stable en direction, ce qui me permet de faire rĂ©guliĂšrement des siestes. Il est toutefois plutĂŽt changeant en force, ce qui mâoblige Ă passer tantĂŽt sous gennaker, tantĂŽt sous J1 (voile dâavant ndlr) mais globalement, tout va trĂšs bien Ă bord », a indiquĂ© Anthony Marchand qui multiplie donc les changements de voiles pour rester le plus rapide possible, largement stimulĂ© par la prĂ©sence, Ă ses cĂŽtĂ©s, du Maxi Banque Populaire XI. « Nos bateaux ne sont pas de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration et câest difficile pour moi de lutter mais il nâempĂȘche que ça met de lâactivitĂ©. Jâobserve de prĂšs ses changements de trajectoires. Clairement, câest galvanisant dâavoir un concurrent Ă proximitĂ©Â ! », a confiĂ© le navigateur, qui pointait aujourdâhui en cinquiĂšme position Ă moins de six milles de son adversaire le plus proche, qui, comme Ă son habitude, met autant de charbon que possible dans sa machine et tente dâoptimiser au mieux sa route.
« Armel (Le ClĂ©acâh) et moi avons Ă©tĂ© contraints de faire un dĂ©tour important pour contourner lâanticyclone de Sainte-HĂ©lĂšne. On estime Ă environ 750 le nombre de milles que nous avons dĂ» parcourir de plus que les trois premiers avec, en prime, des vitesses plus rĂ©duites. Sportivement, câest toujours un peu agaçant de profiter de conditions moins favorables que les autres mais lâon ne perd pas de vue que la tendance peut rapidement sâinverser », a ajoutĂ© le Costarmoricain qui sâapprĂȘte Ă franchir un nouveau cap important dans sa course. Et pour cause, demain mardi, entre 14 et 15 heures (heure de Paris) selon ses derniers routages, il devrait en effet dĂ©border le promontoire de Bonne EspĂ©rance puis, quelques heures plus tard, celui des Aiguilles marquant lâentrĂ©e dans lâocĂ©an Indien.
Pas si droit mais rapide
« Comme pour lâĂ©quateur, avant de partir, je nâimaginais pas que ce serait un point de passage si important pour moi or maintenant que je suis sur lâeau, je me rends compte Ă quel point ce sera une Ă©tape marquante. Le fait de voir lâami Tom Laperche obligĂ© de sâarrĂȘter Ă Cape Town renforce encore ce sentiment car il permet de se rendre compte de la valeur des choses et notamment de celle de lâinstant prĂ©sent », a relatĂ© le skipper dâActual Ultim 3 qui savoure par ailleurs le fait de naviguer en ce moment sur une mer bien plate, mĂȘme si le temps est maussade.
« Pas de doute, on est bien dans les 40e Rugissants ! Câest tout gris et il fait froid et humide mais ça va assez vite. La bonne nouvelle câest que la traversĂ©e de lâIndien devrait ĂȘtre plutĂŽt rapide mĂȘme si on devrait avoir une trajectoire un peu moins parfaite que celle de Charles Caudrelier. En ce qui nous concerne, ce sera un peu moins du tout droit puisque nous allons devoir enchaĂźner une vingtaine dâempannages jusquâau sud de la Tasmanie », a dĂ©taillĂ© Anthony qui ne devrait donc pas mollir dans les jours Ă venir. « Il va y avoir du boulot mais on va majoritairement faire de lâest et donc progresser vers le but. Il faudra rĂ©ussir Ă trouver les bons rĂ©glages pour garder un bateau rapide mais aussi bien gĂ©rer le curseur du stress. »