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J10 | đ—”đ—„đ—žđ—˜đ—” 𝗹𝗟𝗧𝗜𝗠 𝗖𝗛𝗔𝗟𝗟𝗘𝗡𝗚𝗘 - đ—•đ—„đ—˜đ—Šđ—§ | JOURNAL DE BORD #2

Une quatriùme position et des pointes à 40 nƓuds en Atlantique Sud

DĂ©cembre 2023

Alors qu’il a franchi l’équateur lundi Ă  la mi-journĂ©e aprĂšs un peu moins de huit jours de course dans le cadre de l’Arkea Ultim Challenge – Brest, Anthony Marchand poursuit Ă  prĂ©sent sa route en Atlantique Sud. Reste que pour lui, contrairement aux trois leaders, le contournement de l’anticyclone de Sainte-HĂ©lĂšne s’annonce relativement complexe. En cause : une dĂ©pression qui dĂ©boule du BrĂ©sil et qui le contraint Ă  continuer de mettre du Sud dans sa trajectoire plutĂŽt que de l’Est avec, en prime, des conditions trĂšs changeantes. Joint par son Ă©quipe aujourd’hui, alors qu’il pointe en quatriĂšme position et fonce par moments Ă  prĂšs de 40 nƓuds, le skipper d’Actual Ultim 3 donne les dĂ©tails.

« Ce mercredi, je compose avec des alizĂ©s BrĂ©siliens trĂšs instables, Ă  la fois en force et en direction, Ă  tel point que j’ai presque l’impression d’ĂȘtre dans le Pot-au-Noir ! », dĂ©plore Antony Marchand. De fait, sur sa zone de course, Ă  170 milles environ au large de Salvador de Bahia, le vent oscille allĂ©grement entre 8 et 25 nƓuds. « Ce n’est clairement pas trĂšs reposant. La nuit derniĂšre, ça a particuliĂšrement Ă©tĂ© actif. Au vent de travers, sous J1 et grand-voile haute, ce n’était pas franchement trĂšs agrĂ©able. Le bateau prenait de gros coups de gĂźte et mettait du temps Ă  redescendre. J’ai fini par passer sous J2. Depuis, c’est nettement plus confortable, mĂȘme ce ne sont pas encore les grandes glissades au portant », souligne le skipper d’Actual Ultim 3. De fait, une zone fermĂ©e de basse pression atmosphĂ©rique en provenance de Rio de Janeiro vient jouer les trouble-fĂȘtes et l’anticyclone de Sainte-HĂ©lĂšne, qui Ă©tait parfaitement Ă  sa place lors du passage des leaders, a actuellement tendance Ă  se dĂ©former vers l’ouest. RĂ©sultat des courses, Anthony n’a pas d’autres choix que de continuer de faire route vers le sud avant d’ĂȘtre en mesure de mettre le clignotant Ă  gauche. « Il va en effet falloir patienter encore un peu avant de faire de l’est », avance le navigateur qui ne devrait pas commencer Ă  vĂ©ritablement pointer les Ă©traves de son bateau en direction du cap de Bonne EspĂ©rance avant la la journĂ©e de samedi, selon les derniers routages. « Cette dĂ©pression nous enquiquine. Par sa faute, la route jusqu’au cap de Bonne EspĂ©rance promet d’ĂȘtre assez complexe. On est obligĂ© de faire le grand tour », relate Anthony qui pointe actuellement en quatriĂšme position Ă  1 300 milles des deux leaders et Ă  plus ou moins 200 milles devant Maxi Banque Populaire XI, ce dernier ayant effectuĂ© une escale technique de 24 heures Ă  Recife, au BrĂ©sil. 

Ne pas se faire de plan sur la comĂšte

 

« Je ne rĂ©flĂ©chis pas trop Ă  ma place. Je me concentre sur ma trajectoire avant tout. Il va se passer beaucoup de choses, pour moi mais aussi pour les autres, dans les jours Ă  venir. Les premiers ne sont plus du tout dans le mĂȘme systĂšme mĂ©tĂ©o que nous et, dans l’immĂ©diat, il n’existe pas de fenĂȘtre pour espĂ©rer revenir au score car la situation fait que ça s’étire par devant. De son cĂŽtĂ©, Armel a un bateau derniĂšre gĂ©nĂ©ration et je ne veux pas commencer Ă  « psychoter », ni Ă  me mettre de pression inutilement. Mon but est de trouver la meilleure configuration et d’aller le plus vite possible », assure le marin, trĂšs en forme Ă  ce stade de son tour du monde. « Je mange bien et je dors bien. De plus, la petite tendinite au coude qui me gĂȘnait au dĂ©but semble avoir disparu, ce qui est une bonne nouvelle, vu comme je mouline ! » note le Costarmoricain qui ne mĂ©nage pas ses efforts depuis son dĂ©part de Brest et ne cache pas son bonheur d’évoluer Ă  prĂ©sent en hĂ©misphĂšre sud. « Le passage de l’équateur a, d’une certaine maniĂšre, reprĂ©sentĂ© un tournant dans ma course. Avant le dĂ©part, je ne pensais pas que ce serait spĂ©cialement un moment clĂ© mais il l’a Ă©tĂ© nĂ©anmoins. Mine de rien, c’était une premiĂšre pour moi en solitaire ! Sortir de l’Atlantique Nord, qui ne nous a pas franchement gĂątĂ©s, a Ă©tĂ© une belle page de tournĂ©e. Je pense que le dĂ©bordement du cap de Bonne EspĂ©rance sera, lui aussi, un instant dotĂ© d’une saveur trĂšs particuliĂšre ! », annonce le skipper d’Actual Ultim 3 qui devrait, en principe, franchir le fameux promontoire Sud-Africain mardi en fin de journĂ©e.