PERSONNALITE INSPIRANTE
Arthur Guérin-Boëri, apnéiste professionnel français et ambassadeur Actual
Arthur Guérin-Boëri, apnéiste professionnel français, quintuple champion du monde d’apnée aux multiples records.
Depuis l’enfance, vous mettez la tête sous l’eau… « Le Grand Bleu » a été une révélation ?
« Gamin je retenais déjà ma respiration sous l’eau, en vacances à Nice et en Corse avec mes parents. J’ai vu le film de Luc Besson à l’âge de 10 ans et c’est un sport qui a fasciné toute mon adolescence même si je ne pensais pas à l’époque en faire ma vie. Je me retrouvais dans cette histoire et dans ce personnage assez rêveur, marginal, détaché de la réalité. Cela faisait écho à ma propre personnalité. J’ai eu un parcours de vie assez particulier, j’ai beaucoup déménagé et j’ai perdu ma mère très jeune. J’avais une forte capacité d’adaptation même si j’avais toujours l’impression d’être un peu en marge ».
A quel moment l’apnée est devenue quelque chose de vital ?
« Je n’imaginais pas que l’on pouvait en faire son métier. C’est beaucoup plus tard, à 26 ans, que j’ai découvert l’apnée sportive et je me suis inscrit dans un club, ce qui m’a permis de m’extraire de mon quotidien parisien dans lequel je ne m’épanouissais pas. Tourner la page et vivre mon rêve, aller vers l’inconnu : c’est ce que j’ai fait. J’ai trouvé dans l’apnée une vraie thérapie sportive et puis j’ai commencé à réussir dans la compétition, et cela a pris une autre dimension. J’ai expérimenté plusieurs disciplines (à la brasse, bi palmes, mono palme, immersion libre). J’ai fait des records d’apnée dont beaucoup en distance et en bassin. Mais dès que je peux, je vais en mer. Je suis le premier athlète français à cumuler des titres de champion du monde dans les deux environnements, en mer et en bassin.
Et vous nagez aussi bien en vertical dans une eau « normale » qu’à l’horizontale sous la glace ?
« En 2017, j’en avais marre de voir les carreaux des piscines qui défilent, à cette époque je faisais beaucoup d’apnée en mer en vertical, puis j’ai commencé à plonger sous la glace. J’ai organisé mon premier record de distance à l’horizontale sous la glace cette année-là : j’ai nagé 175 m dans un lac gelé en Finlande.
Mes deux derniers exploits sont des records du monde d’apnée sous glace : à la brasse, avec et sans combinaison où j’ai fait respectivement 120 et 105 m. (Finlande et Canada). Je pratique beaucoup la profondeur qui est ma discipline favorite, c’est pour moi la plus agréable. Mon objectif sportif actuel est de progresser dans ce sens. Il y a une dimension un peu mystique ; c’est vraiment plonger à l’intérieur de soi. »
Vous cherchez toujours à aller plus loin ?
Oui en effet. Comme dans tous les sports de haut niveau il y a une notion d’effort, d’adaptation, et de dépassement pour repousser ses limites. L’excitation, le froid, la conscience de soi, le travail mental en font partie. L’apnée est un sport très difficile notamment en distance car l’envie de respirer vient rapidement, il y a un effort mental à faire très important. C’est tenace, c’est quelque chose qu’on accepte beaucoup plus en profondeur, même si on doit faire face aussi à la prise de risque. Et sous la glace le corps doit s’acclimater au froid, au contact avec l’eau glacée. Là où je progresse actuellement c’est surtout en apnée profonde, c’est ce que j’ai envie de pratiquer à l’avenir.
Vous faites aussi de l’apnée « exploratoire » …
En effet j’aime aussi l’apnée découverte, l’aventure ! J’ai un projet de série documentaire incarnée, qui va être tournée avec mon équipe et qui sera un véritable tour du monde des océans en apnée. Le but est aussi d’aller à la rencontre des gens qui vivent pour et par ces océans. C’est un projet qui aura une dimension sportive, contemplative, et une dimension journalistique. L’idée est d’animer un débat d’idées pour comprendre le point de vue de chacun, sur les enjeux écologiques, économiques, sociétaux, humains. Nous allons tourner l’épisode 1 de la série à partir du 22 novembre dans les eaux glaciales de Spildra en Norvège où je pars notamment à la rencontre des Orques. Ce sera livré à la chaîne TV pour une diffusion prévue fin d’année 2024. »
Quelles valeurs partagez-vous avec le Groupe Actual dont vous êtes ambassadeur ?
Je suis proche du groupe depuis quelques années. Il s’investit beaucoup dans le sport, il croit au sport, particulièrement dans la course au large. Et là ce que j’apprécie, c’est l’esprit marin, c’est ce que je retrouve chaque fois que je vais à la rencontre des skippers : une authenticité. On est vrai, on est soi-même. C’est ce que je ressens aussi chez Actual : la bienveillance, l’authenticité, l’humanité. Le partage et le dépassement sont des valeurs qui me portent. Je remercie Actual de me faire confiance, de croire en moi et d’être fier de ce partenariat. Je me sens soutenu et ça, c’est très important. »