Finistère Atlantique - Anthony Marchand : "Un bel apprentissage"
Ce vendredi 4 octobre à 1h12, l’équipage d’Actual Ultim 3 a franchi la ligne d’arrivée de la deuxième édition de la Finistère Atlantique, bouclant ainsi les 1 760 milles du parcours entre Concarneau et Antibes en cinquième position au terme de cinq jours et demi de mer.
En prenant le départ avec un safran amputé de son plan porteur, Anthony Marchand, Marie Riou, Alain Pennaneac’h, Alan Roberts, Thierry Chabagny et Ronan Treussart, savaient qu’ils allaient devoir gérer un déficit de vitesse de leur Ultim. C’était bien sûr sans compter également sur les problèmes survenus sur les safr ans puis sur la dérive centrale – appendice qu’ils ont dû sécuriser pendant la course. Ces deux handicaps ne leur ont malheureusement pas permis d’évoluer dans les mêmes systèmes météo que leurs concurrents et leur ont fait perdre le contact avec la tête de flotte.
Mais ce qu’il restera au-delà du résultat, ce sont les perspectives précieuses de leur partage d’expériences et de compétences lors de cette aventure. Ces enseignements seront assurément utiles en vue du programme à venir : reprendre le fil de la saison et programmer possiblement des tentatives de records.
« C’était intense mais c’était un bel apprentissage. On a vraiment eu de tout sur cette Finistère Atlantique : de la pétole, de la pluie à torrent, du grand soleil, du portant, du près… Bref, c’était hyper complet et par conséquent très riche. Du départ de Concarneau jusqu’à l’arrivée à Antibes, le paysage était magnifique. Le terrain de jeu était grandiose entre l’Atlantique et la Méditerranée », a commenté Anthony Marchand à son arrivée au terme de cinq jours de course pour le moins éprouvants. « La dorsale le long du Portugal nous a coûté cher. On pensait, et tout le monde deva it le penser, que toute la flotte allait s’arrêter dans la molle et que ça allait se resserrer mais, au final, ça a fait l’effet inverse. Les premiers ont eu un passage plus facile que les derniers. Le nôtre a été plutôt chaotique. On a perdu beaucoup de terrain », a détaillé le skipper d’Actual Ultim 3 qui, tout comme son équipe, ne s’est jamais démobilisé, même sur le dernier tronçon du parcours où un Mistral violent s’est invité à la fête.
« On s’est fait complètement secouer lors de la dernière journée. C’est la première fois de ma vie que je me fais autant balloter en bateau. Même sur mes deux derniers tours du monde, The Ocean Race et l’Arkea Ultim Challenge, je n’avais pas connu ça. La mer était courte, très cassante, avec quasiment 40 nœuds tout le temps. On a cassé quelques ficelles mais, surtout, on a fait face à des problèmes sur les safrans puis sur la dérive centrale. Si nous sommes parvenus à les sécuriser pendant la course, ils nous ont malheureusement fait rater un système météo. A l’arrivée, plus de peur que de mal néanmoins », a souligné le Costarmoricain qui tire forcément du positif de cette première expérience en équipage sur une grande course en Ultim. « Il y a eu énormément de partage mais aussi de nombreux échanges de compétences et de points de vue. On a essayé des choses et beaucoup discuté, chacun apportant ses expériences personnelles dans le domaine de la course au large. Ça s’est révélé hyper intéressant, sportivement mais également humainement ! », a affirmé le marin qui fera l’impasse sur les runs prévus demain au large de la côte d’Azur afin de s’atteler, avec son équipe technique, à remettre le bateau en état. Une fois chose faite, il pourrait entamer une campagne de records à compter de début du mois de novembre.
L’équipage : Anthony Marchand, Marie Riou, Alan Roberts, Alan Pennaneac’h, Ronan Treussart, Thierry Chabagny